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Comment parler de Steve Jobs en toute occasion

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Vous n’avez peut-être pas encore eu le temps de lire la bio de Steve Jobs par Walter Isaacson, mais ça ne vous empêche pas d’avoir envie d’en parler. On vous aide à le faire en vous fournissant quelques anecdotes utiles en toute occasion. Attention, ce post contient un spoiler. Si vous ne voulez pas savoir comment l’histoire se termine, arrêtez de lire ici.

Comment parler de Steve Jobs à quelqu’un qui a pris une mauvaise décision
Ron Wayne, le premier associé de Jobs et Wozniak, rend ses parts (10%) dans la boite en 1976 pour 2 300 dollars. Elles vaudraient 2,6 milliards de dollars aujourd’hui (page 91). Nolan Bushnell, le fondateur d’Atari, refuse un tiers des parts pour 50 000 dollars (page 101) et hésite entre rire et pleurer. Après avoir vu la pub 1984, Mike Markkula, président du conseil d’administration, demande, affligé, “qui veut se charger de trouver une autre agence de pub ?” (page 198). Business Week écrit “Désolé, Steve mais l’Apple Store ne marchera pas” (page 427). Le consultant David Goldstein lui donne “deux ans avant d’ouvrir les yeux sur cette douloureuse et fort coûteuse erreur”. Steve Ballmer de Microsoft déclare au lancement de l’iPhone : “il ne plaira pas aux gens, il n’a pas de clavier”. (page 539)

Comment parler de Steve Jobs dans un vestiaire de salle de gym
Steve Jobs a longtemps pué. Il pensait que son régime hyper végétarien l’empêchait de produire une odeur corporelle, ce qui le dispensait de douche. Chez Atari, l’ingénieur auprès de qui on l’avait placé s’est plaint d’“un hippie crasseux qui pue à dix pas” (page 67). Pour régler le problème, on lui propose de travailler la nuit.

Comment parler de Steve Jobs en faisant des courses chez Ikéa
Son père, en construisant une palissade, lui apprend que c’est important de faire attention aux panneaux arrière d’une barrière ou d’une armoire, même si personne ne les voit (page 26). Jobs fait travailler une demi heure sur la teinte de gris idéale pour le signe des toilettes des Apple Store (page 428). Hospitalisé, Jobs arrache un masque à oxygène parce qu’il déteste son design et refuse de le porter (page 550).

Comment parler de Steve Jobs avec des geeks
A 12 ans, il trouve Bill Hewlett (de Hewlett Packard) dans l’annuaire et l’appelle pour qu’il lui envoie des composants électroniques (page 17). C’est parce que Jobs s’était passionné pour le cours de calligraphie à l’université que le Mac a proposé autant de polices de caractères (page 65). Chez Atari, il apprécie que les produits soient livrés avec pour seule instruction “mettez une pièce” (page 68). Quand un ingénieur lui dit en 1980 qu’il est impossible de développer une souris qui se déplace dans toutes les directions à un prix abordable, il le met à la porte (page 128). Il prend un annuaire, le pose sur un bureau et déclare que la base du Mac ne doit pas être plus grande (page 158).

Quand un étudiant de Stanford lui demande de signer le clavier de son Macintosh, il accepte à condition d’enlever les flèches directionnelles et les touches de fonction qui ont été ajoutées au clavier après son départ (page 343). Il déteste le Newton (ancêtre de la tablette lancé par Apple en 1993) parce qu’il a un stylet. “Dieu nous a donné dix stylets” dit-il en agitant les doigts (page 357). Sur Bill Gates : “Bill est un être dépourvu d’imagination, et il n’a jamais rien inventé (…) Il s’est juste contenté de piquer les idées des autres.” (page 209).

Comment parler de Steve Jobs avec son dealer
Steve Jobs a fumé de l’herbe, du shit, pris du LSD, des acides (page 40). “J’écoutais du Bach et, soudain, tous les blés jouaient du Bach.” (page 55) A propos de Bill Gates : “Il aurait pu être un gars bien plus ouvert d’esprit s’il avait pris de l’acide dans sa jeunesse” (page 209).

Comment parler de Steve Jobs en aidant des amis en cuisine
Jobs arrête la viande pendant sa première année d’études et se met aux régimes imposant des jeunes ou des purges, ou de ne manger que des pommes et des carottes pendant plusieurs semaines. Il devient tout orange à force de ne manger que des carottes (page 59). Quand il vit en communauté, Jobs se gave de bouffe puis va se faire vomir (page 62).

A son mariage, la pièce montée est exclusivement végétalienne, sans oeufs, sans lait, sans beurre, et personne n’y touche (page 319). Murdoch nie avoir dit : “Dîner chez Steve est très agréable à condition de partir avant la fermeture des restaurants du coin” (page 574).

Comment parler de Steve Jobs avec des amis qui cherchent un nom pour leur gamin
Steve Jobs trouve le nom Apple à une période où il est dans une phase pommes de son régime. Le nom Apple permet d’être placé avant Atari dans l’annuaire (page 89). Un développeur baptise le Macintosh du nom de sa pomme préférée, mais Jobs décrète qu’il s’appellera le Bicycle (page 145), l’idée est abandonnée un mois plus tard. Quand il a un fils en 1991, Jobs l’appelle “baby boy” pendant deux semaines parce qu’il n’arrive pas à lui trouver un nom (page 327).

Comment parler de Steve Jobs avec un DRH
En 1974, quand il veut bosser chez Atari, Jobs dit au directeur du personnel qu’il ne quittera pas le bâtiment tant qu’il n’aura pas un emploi (page 66). A un candidat au département logiciel, il demande à quel âge il a été dépucelé et s’il a déjà pris du LSD (page 174). Quand il licencie chez Pixar en 1987, la directrice du marketing le supplie d’accorder aux moins deux semaines de préavis, il répond : “D’accord, mais le préavis est rétroactif et il a pris effet il y a quinze jours” (page 292). Quand Apple se cherche un PDG en 1997 et qu’il n’est officiellement là qu’en intérim, Jobs et un copain envoient un email à un consultant informatique pour lui dire qu’il a été sélectionné. C’est une blague (page 383). Pour promouvoir les rencontres et les collaborations, Jobs réclame qu’il y n’ait qu’une pièce de toilettes pour chaque sexe dans le nouveau bâtiment Pixar (page 491). Il y en aura deux.

Comment parler de Steve Jobs à la machine à café du bureau
Pour convaincre un développeur qui bosse sur l’Apple II de venir bosser sur le Macintosh, Jobs arrache le cordon d’alimentation de l’ordinateur sur lequel il travaille (page 144). L’équipe qui développe le Mac décerne un prix annuel à celui qui a su le mieux tenir tête à Jobs (page 152). Il hurle “Bande de nuls vous faites de la merde” en réunion (page 154). Dans un couloir, il dit “Tiens, tu tombes bien, toi. J’ai besoin de quelqu’un pour faire un truc chiant” (page 386). Quand Danielle Mitterrand vient le voir, elle lui demande si les employés se font payer des heures sups et combien de vacances ils ont (page 222), ça le gonfle, la traductrice ne traduit pas sa réponse.

Comment parler de Steve Jobs chez le psy
Steve Jobs pleure tout le temps. Il pleure quand le père de Wozniak lui dit qu’il ne mérite pas 50% des parts et des profits (page 99), quand Steve Wozniak ne veut pas quitter HP (page 104), pour réclamer que l’Apple II soit garanti un an au lieu de trois mois (page 110), quand Mike Scott, DG d’Apple, le convoque avec Jef Raskin qui commence à développer le Macintosh et vient d’écrire une note disant de lui qu’il est un “manager détestable” (page 142), quand le magazine Time, en 1982, ne le met pas en couv pour être l’homme de l’année (page 172), quand John Sculley, nouveau patron d’Apple, lui conseille d’abandonner la direction du département Macintosh (page 237), quand le conseil d’administration, sommé de choisir entre Sculley et Jobs, vote pour le premier (page 242), quand on lui propose de ne plus être que président d’honneur (page 246), quand on lui propose le slogan “think different” (page 378), au moment de la fusion de Pixar et Disney (page 502). Mais il a seulement “failli pleurer” quand il découvre un plateau d’insertion de CD (plutôt qu’une simple fente) sur l’iMac (page 403).

Mystère ou coïncidence, placé pour adoption par ses parents biologiques de 23 ans, Jobs, à 23 ans, a un enfant qu’il ne reconnaît qu’au moment où Apple va entrer en bourse (page 116). Mystère ou coïncidence, il baptise un nouvel ordinateur « Lisa », du nom de la fille qu’il a abandonnée.

Il contacte sa mère biologique après la mort de sa mère adoptive en 1986 pour ne pas lui faire de peine (page 299), découvre qu’il a une soeur biologique (Mona) à qui il demande de ne pas parler de lui à leur père biologique. Elle se retient quand son père biologique dit à Mona en parlant d’un de ses anciens restos : “Toutes les huiles de la Silicon Valley venaient y dîner. Même Steve Jobs !”

Comment parler de Steve Jobs avec un podologue
Etudiant, Jobs marche pieds nus et ne met des sandales que s’il neige (page 65). Il va vendre ses premiers Apple à un magasin d’informatique pieds nus (page 92). En 1976, il essaie de vendre Apple à Atari, toujours pieds nus, et il fait “l’erreur d’étendre ses jambes”. Le patron du conseil d’administration lui demande de sortir de son bureau avec ses pieds crasseux (page 98). Aux débuts d’Apple, il a l’habitude, pour lutter contre le stress, de se tremper les pieds dans la cuvette des toilettes (page 108). Quand John Sculley prend la tête d’Apple, il voit Jobs en salle de réunion assis par terre “occupé à se curer les pieds” (page 188).

Comment parler de Steve Jobs avec Marc Beaugé ou un autre spécialiste de la mode
Jobs revient chez Atari en 1975 “vêtu d’un sari safran” (page 77). Pour ses 30 ans, le dress code de la fête est cravate noire/baskets (page 227). En 1984, Jobs fait le lancement du Macintosh en veste croisée bleu marine, chemise blanche et noeud papillon vert (page 203). Il sympathise avec Issey Miyake qui lui fabrique une centaine de cols roulés noirs (page 413).

Comment parler de Steve Jobs pour draguer
A la fac, Steve Jobs demande à la petite amie d’un copain combien il faudrait lui donner d’argent pour qu’elle couche avec quelqu’un d’autre (page 58). Quand il offre des fleurs à Joan Baez avec qui il a une liaison à 27 ans, il lui dit qu’il les a récupérées au bureau. Quand il l’emmène essayer une robe qu’il a repérée, il lui dit “tu devrais te l’acheter” (page 297). Quand il hésite entre sa femme actuelle et sa petite amie précédente, il demande l’avis de ses amis.

Comment parler de Steve Jobs avec un ami avec qui a des problèmes d’argent
En 1975, quand il développe un jeu avec Wozniak pour Atari, Jobs donne la moitié de l’argent à Wozniak mais ne lui dit pas qu’il y a un bonus qu’il garde pour lui (page 78). Daniel Kottle, un compagnon de Jobs à la fac, qui était avec lui en Inde mais aussi au moment de monter Apple dans son garage, ne reçoit pas de stock option avant l’entrée en bourse de la société parce qu’il n’a qu’un statut de technicien et pas de concepteur salarié (page 132). Jobs apprend la démission de Wozniak dans un article du Wall Street Journal (page 232). Quand Wozniak part monter son entreprise, Jobs interdit à sa boîte de design de bosser pour Wozniak (page 233).

Comment parler de Steve Jobs avec quelqu’un qui a des problèmes d’ego
C’est Jobs lui-même qui contacte Isaacson pour lui demander de faire sa biographie (page 15). Il fait un caca nerveux à la création d’Apple quand Wozniak a le badge numéro un de la société et lui le deux (page 110), se déguise en Jésus à la fête d’Halloween d’Apple en 1979 (page 117). Il refuse de mettre une plaque d’immatriculation sur sa voiture et se gare sur les places réservées aux handicapés (page 150). Ella Fitzgerald chante “The boy from Cupertino” sur l’air de The Girl from Ipanema à la fête d’anniversaire de ses 30 ans

Comment parler de Steve Jobs  avec des médecins
Quand on lui trouve une tumeur, Jobs refuse une intervention chirurgicale parce qu’il ne veut pas qu’on l’ouvre et mange des carottes et des racines de pissenlit à la place (page 517). Ça ne marche pas. Fin du livre.

Guillemette Faure

Steve Jobs, de Walter Isaacson (Lattes), 600 pages, 25 euros


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